REFUGE DU PROMONTOIRE1)..................................
(Face sud de la Meije)
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Le petit village de "La Bérarde" s'éloigne doucement... |
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Après une bonne heure de marche, au premier virage du vallon des étançons, la face sud de la Meije apparaît soudainement. Une face de 1000 mètres de haut dans laquelle se loge le mythique "refuge du promontoire", ultime étape de la journée que j'espère atteindre après plus de 10 kilomètres de marche et 1500 mètres de dénivellation. |
Deux heures de marche, une petite pause au refuge du Chatelleret, là ou s'arrêtent le sentier et les randonneurs. Le soleil achève son oeuvre commencée dans le Dévoluy. Malgré la crème solaire, avec l'aide de l'altitude, les cloques sortent avec une rapidité surprenante . . |
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La moraine glaciaire du vallon des étançons, réputée interminable est vraiment épuisante avec le sac chargé lourdement du matériel et des vêtements d'alpinisme. Cette année, suite au mauvais temps et au froid, les névés descendent très bas. |
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Un petit cube d'aluminium brille dans la face, c'est le refuge...
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Dominés par la Meije orientale, les immenses séracs du glacier des étançons menacent mais mon itinéraire au sommet de la moraine glaciaire me garantie une bonne sécurité. |
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Après avoir franchi les premiers névés en cramponnant dans une neige "soupe de fin d'après midi", il me faut maintenant enfiler le casque et le baudrier pour attaquer l'escalade rocheuse en m'auto-assurant. Je suis épuisé après plus de cinq heures d'ascension et c'est l'ultime épreuve avant le confort du refuge. (Le sommet à base triangulaire au dessus à droite du refuge est le grand pic de la Meije - 3982 m ) |
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Un petit coup d'oeil en arrière avant l'escalade...Je pense très fort à Chiemi & Kévin, quel joie d'avoir des proches qui vous font confiance et se réjouissent de votre bonheur quand vous réalisez vos rêves. Quelle chance d'avoir des proches qui vous poussent là ou d'autre vous freineraient. C'est donc en pensant à eux que je sécurise cette ascension à l'extrême. Peu importe le temps qu'il faut, la voie est très bien équipée, je m'assure pour chaque ressaut même facile. |
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Des prises franches sur du bon granite solide et sécurisant. |
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Deux alpinistes me suivent, nous mangerons la soupe ensemble ce soir dans une super ambiance. |
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Ca y est, je suis sous la "dropping zone" du refuge du promontoire, c'est une plateforme surplombante qui permet aux hélicoptères des secours en montagne et des ravitaillements de se poser. (Plateforme unique et mythique pour les pilotes d'hélico du monde entier) |
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Le refuge est enfin là, suspendu en plein vide, tout y arrive par hélicoptère, il n'y a pas d'eau (Il ne faut pas oublier de venir avec la sienne) mais quelques cellules photovoltaïques donnent un peu d'électricité. |
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Comme on est bien sur la terrasse, profitant des derniers rayons de soleil pour parler montagne, montagne et encore montagne... |
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A l'aube, de véritables coup de tonnerre font littéralement trembler le refuge, ce sont des séracs grands comme des immeubles qui craquent soudainement sous les premiers assauts du soleil pour se précipiter dans le vide. |
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A-t-on déjà vu une terrasse avec une si belle vue ? |
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La dropping zone surplombant le vide est un véritable bonheur... |
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Je gravis le début de la voie empruntée en 1877 par Pierre Gaspard (dit Gaspard de la Meije), il résolvait le "dernier grand problème des Alpes", la reine Meije. |
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Mon altimètre reste d'une précision qui m'épate... |
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Je m'arrête à la "brèche du crapaud"...sécurité oblige... Puis, je regagne le refuge pour régler mes crampons et prendre un dernier café avec Alain, le gardien qui reste là trois mois sans redescendre... |
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La descente en crampons sur le glacier encore gelé par le froid nocturne est un vrai plaisir. Encore un rêve réalisé ! Allégé par tant de bonheur, je descends sur un petit nuage, ivre des images de cette nature si belle et si généreuse...
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